Géologie

Découverte géologique

Par Roland Schenck

Par une belle journée ensoleillée, postez-vous au sommet de Mousson et regardez vers le Nord en direction de Metz. Vous distinguerez deux chantiers : celui du centre d'enfouissement au pied de la butte, et celui de la carrière de Bouxières-sous-Froidmont sur les hauteurs.


Du premier est extraite une roche grise. Du second, une roche jaune. L’observation minutieuse de ces deux roches nous apprend beaucoup sur l’histoire très ancienne de Mousson et de notre paysage, ainsi que sur certaines activités humaines visibles du Château.



Roches et Histoire

Les hauteurs des Côtes de Moselle, des buttes de Mousson et du Xon, de Bouxières-Sous-Froidmont ou encore d’Arry sont constituées de cette roche jaune. L’observation de l’affleurement montre la présence de stratifications, c’est-à-dire de dépôts successifs de sédiments : c’est une roche sédimentaire. Il en est de même au pied de notre butte pour la roche grise extraite du site d’enfouissement : c’est aussi une roche sédimentaire.


On en déduit que la roche jaune est plus récente que la roche grise, une roche sédimentaire étant nécessairement plus récente que celle qu’elle recouvre.

Informations apportées par l’étude de la roche grise

Cette roche extraite par le chantier TGV nous a permis de constater qu’il s’agit d’une marne très argileuse (marne = roche formée par un mélange de calcaire et d’argile), imperméable (l’eau la traverse très difficilement), tendre et malléable si hydratée. Elle contient de nombreux fossiles marins : rostres de Bélemnites c’est-à-dire des Céphalopodes proches des Calmars actuels, coquilles de Bivalves telles que des moules et des gryphées, de Gastéropodes, d’Ammonites. Les sédiments fins et les fossiles qu’on y trouve attestent de la présence, dans notre région, d’une mer épicontinentale chaude.


Informations apportées par l’étude de la roche jaune

Cette roche, plus récente (au-dessus de la précédente), est un calcaire dur, peu perméable à l’échelle de l’échantillon, mais très perméable à l’échelle de l’affleurement (présence de nombreuses fissures.

Elle contient, elle aussi, de nombreux fossiles marins : oursins, rostres de Bélemnites, ammonites, gastéropodes, bivalves, mais aussi des polypiers, c’est-à-dire des restes de coquilles d’animaux récifaux coralliens.


Conclusions

La datation absolue (chiffrée) de ces roches par les géologues nous permet de savoir qu’il y a environ 200 millions d’années (Ma), au Pliensbachien, il existait dans notre région une mer épicontinentale chaude, assez profonde et calme, à laquelle a succédé, après le Toarcien, il y a environ 175 Ma, au Bajocien, une mer épicontinentale agitée et chaude avec des récifs coralliens. Un paysage et un climat bien différents d’aujourd’hui…


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